Les silos, c’est terminé. L’entreprise moderne part en quête d’agilité et d’innovation. Et si traditionnellement, l’innovation est l’apanage des services R&D, les choses commencent à changer. De plus en plus de grands groupes (Microsoft, Google et Bouygues en tête) ont compris l’importance d’adopter une approche plus transversale. Ils font ainsi appel à l’ensemble de leurs collaborateurs et à des communautés externes, comme les étudiants et les startups, pour innover. C’est l’open innovation.
Certains restent cependant sceptiques et n’y voient qu’un effet de mode. Pourtant l’open innovation existe depuis longtemps. Sous diverses formes certes, mais elle a déjà fait ses preuves. Agorize vous relate deux faits surprenants sur les origines de l’open innovation pour démontrer que ce n’est pas juste un phénomène de mode.
Les origines de l’open innovation
Le terme « open innovation » n’est apparu qu’en 2003 dans un livre publié par Henry Chesbrough. Pourtant, les principes sur lesquels repose ce concept ont déjà fait leurs preuves, et ce bien avant le début du XXIème siècle.
En effet, c’est en faisant appel à l’intelligence collective et en créant des lieux de rencontres que nos ancêtres ont jeté les fondations de l’open innovation. Sans le savoir, ils ont ouvert la porte à un nouveau modèle d’innovation, aujourd’hui en plein essor grâce à Internet et aux nouvelles technologies.
1714 : le 1er challenge d’open innovation
Nous sommes au XVIIIème siècle, dans la période des grandes découvertes. Christophe Colomb a déjà découvert l’Amérique, mais un problème majeur demeure. Les méthodes pour calculer la longitude en pleine mer restent très approximatives et ce malgré les recherches acharnées menées par les plus grands savants. Pire, elle est la cause de plusieurs accidents mortels comme en témoigne le désastre naval de Sorlingues. L’amiral Cloudesley Shovell, persuadé de naviguer en haute mer, longe en fait dangereusement les côtes. Sa flotte finit par heurter les rochers de plein fouet, causant ainsi la mort de plus de 2 000 hommes.
Trouver des solutions opérationnelles à des problèmes concrets
Déterminé à mettre fin à ces tragédies, et en l’absence de solutions concrètes, le Royaume-Uni lance une initiative révolutionnaire pour l’époque : le Longitude Act. Il s’agit d’une loi promettant une récompense de 20 000 livres à quiconque réussirait à mettre au point une méthode fiable pour calculer la longitude à 0,5 degrés près.
Personne ne parvient à un tel niveau de précision, mais John Harrisson, horloger de son état, obtient les résultats les plus concluants. S’en suivent alors 31 années de recherches en collaboration avec le gouvernement britannique, pour finalement atteindre la précision nécessaire et ainsi créer le premier chronomètre de marine, toujours utilisé aujourd’hui. Open innovation et crowdstorming étaient nés.
L’intelligence collective, catalyseur d’innovation
Reconnaître publiquement l’échec des savants de la Couronne et demander l’aide de la foule aurait pu être pris pour une marque de faiblesse. Pourtant, cette initiative a permis de sortir des sentiers battus et de découvrir des talents et approches totalement novatrices.
En effet, les savants de l’époque misaient tout sur l’astronomie. Ils étaient probablement loin de se douter qu’un horloger trouverait la solution à leur problème. Ainsi, il s’agit probablement du tout premier challenge d’open innovation jamais organisé, prouvant l’efficacité de l’intelligence collective dans la recherche de solutions concrètes.
Et que dire des expositions universelles ? Ces événements internationaux réunissaient les plus grands innovateurs de leur temps. Ils favorisaient l’émergence de technologies et accéléraient le développement des entreprises.
Expositions universelles : les premiers accélérateurs de développement des entreprises
C’est en 1851 qu’est organisée la toute première exposition universelle à Londres. Son objectif ? Rassembler des acteurs du monde entier afin de faire découvrir au public ce qui se fait de mieux en matière d’innovation. Prenant la forme d’un concours, les meilleures inventions sont récompensées par des médailles qui assurent crédibilité et visibilité aux entreprises lauréates. C’est la fortune assurée.
Accélérer la création et le développement des entreprises
Véritables lieux de rencontre, ces événements ont permis de faciliter la collaboration entre exposants et ainsi de favoriser le progrès technique. En effet, les expositions universelles furent d’incroyables accélérateurs pour le développement des entreprises. La machine à fabriquer la glace, présentée par la société Raoul Pictet lors de l’Exposition universelle de 1878 à Paris, en est l’illustration parfaite. C’est suite à cet événement que la Compagnie des Glacières de la Seine a proposé d’exploiter ce procédé révolutionnaire. Cette entreprise est aujourd’hui connue sous le nom de Picard.
Collaboration entre grands groupes et startups, version 1800
Pourquoi apparente-t-on ces expositions à des accélérateurs ? Car il était possible en seulement quelques jours de découvrir toutes les inventions d’un secteur donné et d’y rencontrer toutes les parties prenantes. Petits et grands groupes du monde entiers avaient enfin l’occasion de se rencontrer. Il était dès lors plus facile d’amorcer de nouvelles collaborations et d’innover rapidement, de manière moins conventionnelle.
Impliquer des communautés d’innovateurs pour accélérer la croissance
Vous l’avez compris, l’open innovation existe depuis bien plus longtemps que l’on ne pourrait le penser. Ce phénomène est loin d’être nouveau et a déjà fait ses preuves. Il est donc important que les mentalités évoluent et que les entreprises fassent davantage appel aux communautés d’innovateurs (étudiants, développeurs, startups, collaborateurs) pour co-créer. L’intelligence collective est un puissant levier pour innover. C’est un moyen sûr de former des partenariats qui participeront au succès et à la croissance futurs d’une entreprise.
L’open innovation vous intéresse ? Venez découvrir comment vous pouvez accélérer l’innovation au sein de votre entreprise grâce à nos hackathon en ligne.