1. Qu’est-ce que l’innovation participative ?
Il s’agit de recueillir en faveur d’une marque, d’une entreprise ou d’une organisation, de la part de ses publics captifs (salariés, équipementiers, distributeurs, …) ou non captifs (clients, fournisseurs, start-up…) des suggestions d’amélioration et des idées innovantes.
2. Comment fonctionne l'innovation participative ?
La collecte d’idées
D’une façon courante, c’est une boite à idée 2.0 où est réalisée la collecte des idées et suggestions, soit d’une façon spontanée « toutes les idées sont les bienvenues », soit d’une façon provoquée : l’organisateur définit un sujet et une période et design cette thématique sous forme de trophées, défis ou challenges.
L’instruction
Ensuite, à partir de la masse des idées postées, il faut de la façon la plus rapide possible faire appliquer les plus simples et évidentes d’entre elles et identifier les « pépites », que ce soient des innovations de rupture ou des améliorations de processus. Il existe plusieurs façons d’instruire les suggestions et idées proposées : les comités & experts via des score-cards, l’évaluation sociale, etc.
Conseil d’expert : Quand on s’adresse aux salariés, évitez de confier la première évaluation au N+1 de l’auteur.
La gouvernance
Historiquement, elle fonctionnait par tris successifs modélisés par des workflows et des affectations de ressources RH, du local (le premier tri) au global (l’allocation de moyens pour les sujets transverses).
Aujourd’hui, la solution est de s’appuyer sur l’intelligence collective et des algorithmes experts. Si vous optez pour un mode événementiel (challenge d’innovation), un chef de projet et un peu de community management suffisent.
Mais il faut, bien évidemment, mettre en place une méthodologie pour recruter les participants, obtenir des idées élaborées et enfin les transformer en avant-projet.
La communication
Elle comprend la reconnaissance des auteurs et de leurs idées, le choix d’un sujet qui parle au terrain, la transparence sur les règles de sélection des idées et enfin une part de voix suffisante auprès des publics visés.
La question posée doit être ouverte et impliquer les participants : métier pour l’interne, expérience consommateur ou enjeu sociétal, business pour l’externe.
Il est primordial d’être en phase avec le public visé :
- En interne : « Etre plus rentable, mieux organisé, plus agile, etc. » concernent le management ; pour le collaborateur la préoccupation est de mieux faire son job au quotidien.
- En externe : Pour le client, c’est sa relation avec la marque et être mieux servi ; pour la start-up c’est de nouer des partenariats avec des acteurs de référence.
Les primes monétaires sont recommandées comme accélérateurs marketing quand on s’adresse à des communautés non captives.
Le moteur de la motivation du point de vue du participant :
- C’est simple et actuel, je suis libre de,…
- La promesse et les règles sont limpides
- Mon avis est écouté, j’ai un pouvoir d’influence
- Les acteurs du succès sont reconnus
Le moteur d’audience est le pouvoir d’influence que le participant obtient parce qu’on écoute son avis ; c’est d’ailleurs l’introduction du tutoriel d’Imagine with Orange.
Last but not least, un ambassadeur ou community manager bienveillant anime le dispositif.
3. Quels bénéfices et résultats peut-on attendre de l'innovation participative ?
Même si ce type de démarche commence par être adoptée au sein des ETI et PME, les retours d’expérience concernent les grandes organisations (Accor, Auchan, Axa, La Poste, Michelin, Orange, Renault, etc.)
Le premier bénéfice est humain, par la réciprocité : « Si l’on m’écoute ou si l’on tient compte de mon avis, j’aurais tendance à mon tour à mieux m’impliquer». De plus, si grâce aux contributions de mes pairs, on m’enlève un caillou dans la chaussure, on m’apporte de nouveaux services, la motivation en découle : le spectateur devient acteur. À l’image du film Ratatouille, « Tout le monde peut innover. »
De même, quand on s’adresse à des communautés d’étudiants supérieurs ou IT, c’est un formidable levier pour identifier et susciter de l’engagement auprès des «talents » ayant une forte affinité avec les enjeux de l’entreprise.
En BtoC, au-delà des insights consommateurs et l’identification de tendances, c’est l’attachement et l’engagement pour la marque : j’ai un pouvoir d’influence sur la marque, les produits et les services qui me sont proposés, je deviens complice.
En BtoB, l’identification de partenaires innovants permet de préempter un nouveau marché ou d’accélérer le time-to-market.
Le bénéfice communiquant est le retour sur investissement : l’association Innov’acteurs via ses études quantifie un R.O.I. de 500 à 1000 € par / an et par participant. Par expérience, ce R.O.I. est essentiellement lié à des « pépites » qui très souvent rentabilisent dès les premiers mois la mise en place de la démarche, que ce soient par l’apport d’une solution sur étagère issue de l’écosystème start-up ou par l’identification d’une amélioration de processus.
Le bénéfice le plus conséquent et pourtant difficilement quantifiable est la communication : un challenge d’open innovation génère beaucoup de buzz positif ! « On ne parlait que de ça dans les couloirs (sic) ». De plus, en adressant des sujets d’innovation prospective, de développement durable, les marques rafraichissent leur image avec un « coût/contact utile » très faible en comparaison d’un plan media.
4. Quels sont les principaux écueils de l'innovation participative ?
Quand on s’adresse à des publics internes d’une façon pérenne, les moyens nécessaires sont très importants. Sur les dispositifs structurés (workflow, gouvernance, etc.), entre les relais, experts et comités, c’est près d’un équivalent temps plein pour 1000 salariés qu’il faut mobiliser pour animer le dispositif et instruire les participations. Aussi, privilégiez une gouvernance agile avec des comités « façon dimanche Martin » plutôt que des relais experts à tous les étages ainsi que des challenges limités dans le temps (vous pourrez de toute façon les enchainer en fonction de vos enjeux).
Quand on sollicite startups, clients, partenaires ou étudiants, si on ne bénéficie pas naturellement d’une communauté engagée, il faudra la recruter et communiquer.
Le principal écueil est l’opacité qui génère de la frustration. Tous les participants doivent voir que les idées sont étudiées de façon équitable. Que l’on mette en œuvre moins de 1% des idées (innovation de rupture) ou plus de 30% (amélioration continue) la participation active est la même, du moment qu’on le communique sur les étapes et la réalisation.
Les usages événementiels sous forme de challenge d’innovation ouverte sont plus évidents, car plus faciles à communiquer (de Miss France aux Oscars, tout le monde comprend la mécanique des trophées) ; d’autre part, on peut solliciter des publics ciblés : métiers, territoires, intérêts…
Il faut également être exigeant sur l’élaboration de l’idée : les idées au format tweet ne constituent qu’un thésaurus qu’il faudra analyser au même titre qu’une enquête. La méthode pour être efficace, doit embarquer les participants dans la construction d’un projet construit, cohérent, en adéquation avec vos besoins.
5. L’innovation participative, quelles innovations ?
Les tendances sont portées par les nouveaux usages des générations Y et Z. On y retrouve entre autres :
Le collaboratif : une des nouvelles façons frugales et agiles d’instruire les idées est de s’appuyer sur l’intelligence collective de la communauté pour remplacer les score cards. La meilleure évaluation sociale reste la capacité d’un « projet » à recueillir des volontés et l’engagement de la communauté visée.
Les communautés constituées : Agorize a construit des communautés en France et à l’international auprès de cibles traditionnellement mobiles, difficiles à toucher et très sollicitées : les étudiants en études supérieurs, les développeurs IT, les startups. Les grands comptes les adressent aussi bien pour innover que pour affirmer une image moderne et proactive.
Les algorithmes experts : faciliter la mise en relation d’expertises pour constituer des équipes, identifier l’appétence de la communauté pour un projet ou enjeu.
Et enfin, toutes les innovations liées aux usages digitaux : mobilité, gamification, UX, etc.
En conclusion, l’innovation participative est une bonne mère de famille qui accepte de nombreux enfants : innovation produits et services, innovation fournisseurs, communication RH, excellence opérationnelle… c’est aussi un excellent prétexte pour insuffler la transformation rêvée par les grandes organisations. Si le leitmotiv « L’entreprise doit changer pour innover » reste un souhait, « L’innovation drive la transformation » est la réalité.
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