Cet article a été rédigé sur la base du témoignage de :
– Katja Malzer, directrice au Goethe-Institut de Montréal qui a lancé le défi “24h Thinkathon”.
– Guillaume Semene, responsable des événements, BNP Parisbas, jury du Global Youth Challenge lors de la conférence internationale Movin’on.
– Sana’ Khasawneh, leader de la Coalition mondiale des jeunes pour la sécurité routière, participante (chef d’équipe) au Global Youth Challenge.
Les jeunes devraient pouvoir participer à la prise de décisions aux niveaux local, national et mondial.
Une personne sur cinq dans le monde a actuellement entre 15 et 25 ans. Pourtant, les institutions peinent à inclure les jeunes au sein de leurs processus de décision. Cette tranche de la population s’implique en effet plus facilement de façon plus informelle, à travers l’activisme ou l’engagement civique par exemple.
Comment réconcilier la jeunesse avec les institutions qui l’entourent ? Comment construire avec elle cet avenir qui est le sien ?
Chez Agorize, nous sommes fiers d’accompagner régulièrement différentes institutions sur ces enjeux et de les aider à créer des échanges exceptionnels à travers nos dispositifs.
Les jeunes ont apporté des idées incroyables et nous avons été vraiment surpris par les résultats de ce hackathon. Finalement, c’est nous qui étions honorés de faire partie du jury, car ce sont eux qui façonnent leur avenir.
Dans cet article, nous donnons la parole à Katja Malzer, Directrice du Goethe Institut de Montréal, qui partage avec nous 7 points essentiels qui ont fait le succès des “Thinkathons”, une série de challenges organisés par le Goethe Institut, ThinkYoung et le Carrefour de la Jeunesse NDG et financé par l’Union Europénenne. Agorize est intervenu pour organiser et faciliter l’ensemble de ce processus.
Ce Thinkhathon consiste à engager la jeunesse dans la création de nouvelles réglementations à l’échelle mondiale et aborde avec eux des sujets de société tels que la place du digital dans nos sociétés et l’inclusion. Il est parvenu avec brio à re-créer un réel dialogue entre les jeunes et les décideurs politiques et à une échelle internationale en faisant collaborer l’Europe et le Canada. Katja Malzer revient avec nous sur ce défi.
Nous avions deux objectifs : sensibiliser les jeunes à la numérisation & à l'inclusion et ainsi créer un échange transatlantique. De plus, nous voulions développer une communication entre les jeunes et les décideurs politiques, mais aussi entre les jeunes et le public autour de ces questions.
1. Construire une relation sur le long terme
Un principe de base pour construire une relation de confiance est de s’ancrer dans le long terme. Il s’agit d’un effort continu qui suscitera chez les jeunes un engagement plus solide et durable.
Pour relever ce défi, Katja Malzer a construit un hackathon sur plusieurs mois, lors duquel les jeunes d’Europe et du Canada ont proposé des recommandations de lois.
Elle a commencé par une grande phase d’idéation, accessible à tous. Puis grâce à l’intervention des décideurs politiques, les participants ont pu approfondir leurs propositions.
L'objectif était de donner de la visibilité aux opinions de personnes qui ne sont généralement pas incluses dans ce genre de discussions.
En travaillant sur plusieurs mois, elle a ainsi laissé l’opportunité aux participants de s’exprimer sur leurs besoins et les problèmes qu’ils rencontrent. Sur la base de ces résultats, le dialogue devenait dès lors beaucoup plus facile à installer
2. Trouver un thème qui rapproche
Les freins à la participation de la jeunesse sont souvent un manque de confiance dans leurs connaissances, la technicité des sujets abordés et les processus de décisions complexes.
Afin de lever ces freins, Katja Malzer a cherché à les rapprocher sur des questions qui les rassemblent. ll s’agissait d’introduire le sujet sous un angle partagé par toutes les parties.
Nous avons choisi un sujet qui était pertinent pour les deux parties. C'est ainsi que nous avons pu créer un lien, une opportunité de communication qu'ils n'ont généralement pas.
C’est en s’impliquant sur des sujets qui les concernent directement que les jeunes vont développer une conscience politique et devenir acteur dans les institutions qui les intéressent.
3. Donner des opportunités de dialogue
Afin de créer du dialogue, il faut laisser de l’espace, et donner un cadre précis.
Pour ce faire, Katja Malzer a organisé des séances d’échange en direct. Ces séances étaient précédées d’un travail d’idéation des jeunes afin d’approfondir différentes catégories de questions autour de la problématique principale. La session commençait donc par les présentations des jeunes pour laisser ensuite la place aux questions des experts.
J'étais ravie car les jeunes sont enthousiastes et veulent proposer des idées. Et de l'autre côté, les décideurs politiques prennent cela au sérieux car c'est une occasion unique pour eux de changer de perspective. Ils posent des questions très pertinentes. On ressent que tout le monde bénéficie de ce moment d’échange.
Une jeune participante du Global Youth Challenge, un challenge différent sur la mobilité, témoigne en ce sens. Elle revient également sur l’intérêt pour les participants de partager leurs différentes perspectives pour arriver à des solutions diverses et riches.
Bien que les jeunes partagent de nombreux centres d’intérêts, le groupe reste hétéroclite. Chaque organisateur doit donc redéfinir l’échantillon avec lequel il souhaite travailler. Alors que le Goethe Institute cible les 15 à 25 ans d’Europe et du Canada, le Global Youth Institute ciblait lui les 18 à 29 ans du monde entier.
J'ai eu le plaisir de diriger l'équipe de Paris pendant le Global Youth Challenge. C'était une expérience formidable car nous avons dû travailler avec des équipes du monde entier pour relever les défis de la jeunesse. J'ai apprécié que chacun apporte un point de vue différent sur le problème, comme la sécurité, l'environnement, l'urbanisme ou l'éducation
4. Choisir la bonne stratégie de communication
Impliquer les jeunes demande de venir les chercher là où ils sont, sur leurs réseaux, dans les établissements où ils étudient, etc. Pour garantir le succès de leur campagne, Goethe Institute s’est appuyé sur l’ensemble de ses partenaires et sur différentes stratégies de communication.
Une agence de communication ainsi qu’une agence de presse ont publié des articles et partagé des interviews de participants.
L’autre stratégie a été de s’appuyer sur les communautés et la force de communication d’Agorize. Avec une communauté internationale de plusieurs milliers d’étudiants, Agorize a engagé une stratégie d’emailing et de newsletters dédiées auprès de nombreuses écoles et universités françaises. Le déploiement de ces actions ont contribué significativement à l’ augmentation des participations et complétaient parfaitement la campagne de communication presse.
Success Story : Campus 20300
Un challenge international réunissant étudiants, chercheurs universitaires et professeurs autour d’un but commun : faire du campus durable une réalité.
5. Choisir un format de thinkathon qui correspond à ses enjeux
Après avoir organisé plusieurs éditions en présentiel, Katja Malzer témoigne de la difficulté à rassembler des jeunes motivés sur un même lieu et pour une durée de 24h (format traditionnel du hackathon). Il a donc fallu trouver un format inédit, attractif, mais aussi correspondant au cadre de vie des jeunes.
Comme nous avons organisé cet événement en ligne, la qualité des recommandations politiques était plus élevée et plus diversifiée en termes de sujets. Nous avons bénéficié de plus d'interactions avec les décideurs politiques en tant que mentors ou membres du jury. Ce qui rend l'événement plus intéressant mais aussi plus enthousiasmant pour tout le monde.
Le digital et l’asynchrone, par exemple, ont donné aux participants la flexibilité nécessaire pour s’engager sur des longues durées et approfondir les sujets par eux-mêmes. Citizenlab revient par exemple sur l’intérêt de mélanger les deux modalités en ligne et hors ligne.
6. Communiquer sur les résultats du thinkathon
Lorsqu’on aborde des sujets de société et qu’on demande à des jeunes de s’impliquer sur leur temps libre, il est important de faire preuve de transparence en retour.
Comme résultat, nous avons créé un rapport, avec quelques citations, le résultat global des projets et la vidéo des finalistes, que nous envoyons aux décideurs politiques avec lesquels nous travaillons au Canada et dans l'UE.
Ce qui peut être claire pour vos équipes ne l’est pas toujours pour le public :
Certains participants voulaient savoir s'il y aurait un suivi de leurs propositions. Et je crois que nous aurions pu mieux gérer les attentes et faire comprendre que notre travail s'arrêtait là et que les projets devaient vivre par eux-mêmes.
Il est donc primordial d’être très clairs sur les objectifs, le déroulé, les livrables attendus, et l’après-événement à tout moment.
7. Le jeu en vaut la chandelle !
La tâche peut sembler immense, et il n’existe pas de recette miracle pour inclure davantage la jeunesse. Mais le résultat en est d’autant plus impressionnant, lorsque vous osez vous lancer.
C'était vraiment excitant de lancer le défi et de voir les inscriptions arriver, le nombre de personnes demandant déjà plus d'informations. Les gens ont vraiment, vraiment bien réagi à cela.
Il faut s’armer d’une bonne équipe, s’entourer de structures expertes comme Agorize qui facilitent toute la logistique et nous vous assurons que vous êtes capables d’écrire une nouvelle page de l’histoire !
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