50% de rendement positif en plus sur l’introduction de nouveaux produits. 60% de recrutement supplémentaire sur les meilleurs candidats. Le double d’employés engagés émotionnellement dans leur travail. 40% de demandes de renseignement supplémentaires par les clients au département Marketing. Les entreprises IT qui ont adopté la méthode agile enregistrent des performances impressionnantes, bien au-delà de tout ce que pourraient espérer leurs concurrents. Mais ce constat est vrai dans tous les secteurs d’activité, de la construction aéronautique (Saab) à l’énergie (General Electric) en passant par la radio publique (NPR aux États-Unis).
Tous les secteurs, certes, mais avec un point commun. Chacune de ces entreprises s’inspirent des méthodes en place dans les startups. Cependant, même si les bénéfices de la méthode agile sont indéniables, il peut être intimidant pour un chargé de projet de se laisser convaincre et de se lancer tant la situation managériale actuelle de son organisation semble rigide. Concrètement, comment insuffler plus d’agilité et s’inspirer de l’écosystème startup lorsqu’on est un grand groupe ? Agorize vous livre quelques conseils pratiques.
1. Comprendre précisément ce qu’est l’agilité d’entreprise
Certains cadres dirigeants associent agilité et anarchie (tout le monde fait ce qu’il veut); d’autres l’associent simplement à une exécution plus rapide des décisions du management. Pourtant, l’agilité, ce n’est ni l’un, ni l’autre. Il est important tout d’abord de mentionner qu’il existe plusieurs variantes de la méthode agile. Elles ont beaucoup en commun, mais diffèrent par certains aspects qui ont tout de même leur importance :- l’approche Scrum : c’est une façon de résoudre des problèmes complexes en privilégiant le travail d’équipe créatif. Cette approche permet une meilleure adaptabilité des équipes aux problématiques qu’elles rencontrent et donc davantage d’efficacité.
- le lean development : cette méthode consiste à identifier et à éliminer un maximum de processus et d’actions chronophages qui ralentissent inutilement le travail au sein d’une organisation
- la méthode kanban : cette dernière se focalise sur la réduction des délais et la quantité de travail en cours. Concrètement, il s’agit de diviser un projet en sous-tâches qui sont ensuite réparties entre les membres afin de limiter les pertes de temps et le travail à fournir.
- Un “stand-up meeting” est organisé tous les jours avec l’ensemble des membres de l’équipe. Il s’agit d’une réunion courte pour suivre les progrès et analyser les obstacles
- Les désaccords entre les membres de l’équipe sont résolus par l’expérimentation et les retours plutôt que par des débats interminables et l’intervention de la hiérarchie
- Quelques clients triés sur le volet testent des versions bêta ou des prototypes des produits/services que l’équipe développe. Si ces prototypes sont bien accueillis, ils peuvent être immédiatement commercialisés, même si un cadre dirigeant s’y oppose
- L’équipe s’accorde ensuite des séances de brainstorming pour s’améliorer et s’attaque aux prochaines priorités.
2. Débuter modestement
Lorsqu’il s’agit de changements organisationnels, les grands groupes ont une fâcheuse tendance à voir trop grand, trop vite. Or, c’est souvent en commençant par des petits pas qu’on obtient les plus grands succès. La revue Harvard Business Review raconte l’histoire d’un ingénieur logiciel chez John Deere, entreprise bicentenaire fabricant des machines et du matériel agricoles. George Tome commence à utiliser de manière discrète la méthode agile en 2004 dans son équipe. Au cours des années suivantes, d’autres équipes logiciel vont progressivement adopter la méthode, ce qui va aider l’introduction de la méthodologie au sein des autres départements. En 2012, Tome, alors manager en R&D, craint que le management traditionnel ralentisse l’innovation et décide d’utiliser la méthode agile à grande échelle. Il fait venir un coach et travaille lui-même sur l’évangélisation interne du département, notamment via la publication d’articles hebdomadaires sur les principes et pratiques de l’entreprise agile. Les articles sont envoyés par e-mail, puis ensuite partagés sur le réseau social d’entreprise pour encourager les échanges entre employés. Les articles génèrent de nombreuses discussions et peu à peu les équipes se convainquent de l’utilité de la méthode agile. Les efforts de Tome ne furent pas vains : le bien-être et l’engagement des équipes R&D ont progressé, la qualité des projets lancés s’est améliorée, la rapidité d’exécution (mesurée sur le volume de travail réalisé en un temps précis) a augmenté en moyenne de plus de 200% – et certaines équipes ont dépassé les 400%, et une a même atteint les 800% d’augmentation !3. S’inspirer de la “culture startup” pour revoir le management des équipes
Sans tomber dans le piège des stéréotypes d’une culture d’entreprise startup qui joue plus sur l’apparence extérieure que sur le réel impact positif (comme il en existe tant), les grands groupes ont tout à gagner à s’inspirer de l’agilité des startups pour leur management. Il ne s’agit pas ici d’installer des tables de ping-pong à tous les étages, d’instaurer une ambiance “cool” et recruter exclusivement en fonction du charisme; mais plutôt de s’emparer de certains aspects qui pourraient fonctionner pour son organisation. La culture startup est réputée pour le bien-être au travail qu’elle procure aux employés. Les leviers pour mettre en place une telle culture d’entreprise sont multiples :- Une passion contagieuse, qui vient du ou des fondateur(s). Que ce soit autour des individus, de la planète ou de leurs profits (en fonction de leur business) les entrepreneurs ont une passion unique en son genre, qu’ils peuvent propager auprès de leurs employés.
- La personnalité. Penser aux employés en premier et créer une atmosphère propice à l’expression de la personnalité des employés, avec des lieux de travail ouverts et des petites attentions particulières (trophés d’ancienneté, photos des employés sur les murs etc.)
- Une mentalité “rien n’est impossible”. Au même titre que la mentalité de Google “Work Hard Play Hard”, la culture startup signifie travailler dur mais aussi créer ses propres règles. Les employés des startups à succès optimisent constamment leurs méthodes de travail.
- Un sentiment d’appartenance. Il s’agit de s’assurer que chaque collaborateur sache qu’il peut faire la différence et que son travail a un réel impact sur l’entreprise